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 LA REINCARNATION CHEZ LES EGYPTIENS

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GERARDMENVUSSA

GERARDMENVUSSA


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MessageSujet: LA REINCARNATION CHEZ LES EGYPTIENS   LA REINCARNATION CHEZ LES EGYPTIENS I_icon_minitimeJeu 14 Avr - 14:26



Bien que la réincarnation ne semble pas avoir été complètement écartée par les Egyptiens, ce qui frappe en tout premier lieu le chercheur, c’est cette idée essentielle que l’âme est immortelle et qu’elle n’est incarnée sur terre qu’à la suite d’un cataclysme cosmique, cataclysme symboliquement représenté par la mort d’Osiris, l’homme universel, qui est l’équivalent de l’Homme premier ou Adam biblique. Aussi, l’Egyptien se lamente de son état terrestre, mais il revendique que la vie réelle dont il procède est celle d’un au-delà. Aussi, le trait principal de la tradition de l’Egypte ancienne, est de viser la réintégration de l’âme dans un état stable et équilibré, dans lequel elle peut vivre de façon durable une multitude de formes, sans qu’aucune de ces formes ne vienne jamais constituer un piège, comme c’est le cas du corps physique, source de la souffrance.
Par l’adoption de pratiques, de rites et de prières, l’Egyptien s’initie à la faculté de diriger sa vie posthume. Si cette aptitude
semble avoir été la caractéristique des rois, comme en témoignent les textes des pyramides des 5° et 6° dynasties, elle est devenue par la suite une aptitude naturelle et constitutionnelle de tous les hommes, dès la fin de l’Ancien Empire, suite à des bouleversements d’ordre social. Un simple mortel devenait un roi et un dieu après la mort, à condition de posséder les formules,
les “paroles de puissance” .

Cette puissance du Verbe et de la Parole est caractéristique de la tradition égyptienne, et de l’influence qu’elle aura par la suite chez les Grecs, les Babyloniens, et l’émergence du manichéisme et du messianisme juif. Bon nombre d’inscriptions et de textes à caractère magique opératoire, doivent être appris par coeur, car, le chemin de l’âme après la mort, n’étant pas le même pour tous les hommes, puisqu’il dépend de la situation de chaque âme, il est nécessaire de connaître le maximum de textes de façon à pouvoir faire face à toutes les situations.

Anubis vient accueillir le défunt

L’Egyptien est hypnotisé et fasciné par la mort qui est un mystère.
Pour lui, l’univers est comme un sarcophage cosmique où se trouve au centre, Osiris, l’Homme Cosmique universel. Mais il s’y trouve dans un état déchu, emprisonné, paralysé. Son corps est soumis aux forces maléfiques.
Cette description représente l’image de la future chute d’Adam. Cette tragédie est vue comme le sacrifice de l’homme bon, et on peut extrapoler en remarquant que la chute d’Adam est aussi évocatrice de la crucifixion du dieu fait homme.
Osiris étant mort, les égyptiens pleurent Osiris et glorifient sa mémoire. Les dieux sont ébranlés face à cette catastrophe et ils se meurent tour à tour, laissant leur déesse les pleurer et se lamenter. Isis, la principale déesse, est veuve et tout égyptien est enfant de la veuve. Il vit sur terre abandonné, solitaire et résigné.

Mais si Osiris est mort, il existe malgré tout comme le Seigneur de l’Amenti, comme roi du Monde inférieur. Il est le Juge suprême des morts et leur donne l’enseignement.
On retrouvera cette notion dans le messianisme, lorsque Jésus enseigne aux morts du Schéol. Malgré l’attachement de l’Egyptien à sa terre, à son incarnation, aux joies et aux richesses, il vit comme une angoisse constante cette aventure d’Osiris. La vie cosmique est faite de pulsations rythmiques, d’alternances de phénomènes, mais la mort donne une image de la disparition du devenir et du mouvement, de la cessation des rythmes. L’homme placé devant un cadavre figé, voit en lui la négation du devenir. Il identifie alors la mort à une catégorie ontologique de l’Être, et par suite, il envisage un état d’éternité, incompatible avec toute rythmicité. Mais comment accepter que l’âme du défunt ait cessé ?
Alors, pour rester logique, la tradition envisage que la mort est un nouvel aspect de la vie, donnant ici-bas l’illusion d’une cessation, mais en réalité, la mort est comme une nouvelle naissance à une vie inépuisable et durable. Elle conduit à la résurrection d’Osiris.

Est-ce qu’il faut alors comprendre que la réincarnation est bannie ou ignorée des milieux les plus intellectuels de l’Egypte antique qui sont à l’origine des textes ? Et bien certainement pas. Dans le livre des morts, on trouve un certain nombre d’allusions à la réincarnation. Mais pour comprendre tout le schéma complexe de l’ésotérisme égyptien, il nous faut davantage entrer dans les concepts.

Les Egyptiens considéraient que la naissance sur terre représentait une mort céleste, une sorte d’interruption de la vie libre.
Aussi, il voyaient une renaissance dans l’action de mourir. S’ils se sont attachés à mettre en oeuvre des techniques pour éviter de retomber, c’est parce que les cycles de naissance spirituelle alternaient avec les naissances terrestres.
Tout le schéma tient compte de la réincarnation comme le cadre dans lequel se joue l’accomplissement de l’homme, retrouvant son aptitude à la pleine liberté, à la pleine possibilité. L’âme du mort atteint un étage spécial, une région où se trouve la Pure Possibilité : rien n’y est alors déterminé, délimité ou fixé.
Mais pourtant, tout y semble en mouvement au point que la conscience peut suivre, si elle y est correctement préparée, toutes les modifications ou les manifestations de cette Pure Possibilité. Evidemment, ces mouvements sont les multiples formes dont l’âme est susceptible et qui constitue toutes les métamorphoses du même être.

Après la mort, le corps terrestre à peine éliminé, les possibilités de l’être humain qui avaient été comprimées dans l’incarnation, vont
alors jaillir et déborder le cadre de l’individualité.
L’âme est alors confrontée à sa vraie nature très multipotentielle et le défunt se retrouve dans un état appelé région des
Métamorphoses
caractérisée par une extrême rapidité et variété des transformations de l’âme. Elle peut à nouveau exercer sa volonté sur ces formes multiples, mais elle doit veiller à ne pas s’y laisser prendre comme dans un piège.
Si l’âme peut alors réaliser en acte tout ce qui en elle n’était que potentiel, alors elle atteint un état de conscience pleine d’elle-même. Sinon, elle doit s’incarner dans chacune de ses possibilités, et ainsi vivre des expériences d’espèces incarnées.
Soit l’âme peut vivre les métamorphoses sans s’incarner, soit elle ne le peut pas et alors doit s’incarner en une espèce terrestre. La
question est alors posée par les dieux à l’âme : «es-tu capable des Métamorphoses ? ».

Cette métaphysique de la métamorphose et de la Possibilité, est assez typique de l’Egypte, et c’est au 13° siècle que Maître Eckhardt retrouvera par pure intuition, une expression de cette possibilité pure qui va influencer par la suite Kierkegaard et à notre époque, Hartmann et Jaspers.
La métaphysique de l’Egypte est basée sur la reconnaissance d’un équilibre entre deux forces contradictoires qui s’exercent sur toute chose. Ainsi, de la distinction entre la terre du Nord et la terre du Sud, du Ciel et de la Terre, de la lumière aux ténèbres, on retrouve cette bipolarisation dans les noms des divinités qui sont conçues comme des paires : Anubis-Upuaut, Isis-Nephtys, Seth-Horus. Surgissent des divinités doubles comme Shu-Tefnut, Horus double, Maat double, Ekeru, etc. le royaume des morts aussi est double, Amenti + Duat, et il est doublé par un paradis double Sekht-Hetep et Sekht-Ianru. La ville sacrée est double Pé+Dep.
Enfin, des divinités sont jumelées comme Râ-Osiris, Râ-Tum, Ptah-Tatenen, Amon-Min, etc.
Il y a d’un côté le plan de l’Eternité et de l’autre le plan du Devenir. Dans le Plan du Devenir, il y a ce qui est soumis au devenir et ce qui fige le devenir. De sorte que ce plan est lui-même doublé. Ce qui fige le Devenir est alors le Visible, dans lequel la forme persiste suffisamment pour qu’on reconnaisse cette forme dans une image.
Dans le monde double du visible, le monde invisible, les formes sont seulement mentales et se laissent plutôt «entendre», c’est-à-dire qu’elles n’existent que dans un mouvement d’enchaînement verbal où elles constituent pour une courte durée, le passage de l’âme dans sa course verbale. Quant au Plan Eternel, il est comme l’état d’équilibre constant dans lequel s’expriment toutes les formes simultanément, les visibles comme les invisibles.
Outre que ce schéma est extrêmement moderne, il permet d’expliquer diverses notions de la spiritualité antique.
L’être humain est en gros composé de trois parties : l’esprit, l’âme et le corps, elles-mêmes subdivisées.
Dans le cataclysme cosmique dont la mort représente le dernier maillon de manifestation, l’esprit est ce qui a été éliminé le premier. l’âme s’est alors trouvée attirée vers le corps au point qu’elle soit subordonnée et emprisonnée dans ce corps.
Or, cette âme est le véritable centre de l’être, mais invisible d’aspect.

Comme l’âme est riche de toutes les possibilités, certaines composantes de l’âme entrent en conflit durant la vie du corps physique. Ce corps agit comme une force centripète qui empêche l’âme de s’étaler. Mais lors de la mort, le corps disparaissant, l’âme doit alors
affronter les conséquences de sa propre dislocation liée à sa nature centrifuge.
Cette épreuve est décrite comme très pénible.
C’est le symbole des membres d’Osiris qui sont disloqués et dispersés.
Comment empêcher cette division, cette fragmentation de l’âme ?

Les Egyptiens ont alors entrevu que la conservation du corps physique pouvait servir de modèle à l’unification des fragments, ce corps étant encore en un seul morceau, comme un témoin. Bien que détaché, le corps peut encore influer efficacement ou de façon magique, pour lutter contre la dislocation de l’âme. C’est pourquoi, les Egyptiens ont perfectionné l’art de la conservation des corps en momies. Il n’est pas impossible que cette notion ait été antérieure, mais c’est en Egypte qu’elle trouve une justification.
Ainsi, le corps de momie pouvait aider le défunt à s’orienter dans l’Au-delà, à cause de l’illusion de stabilité qu’il procurait à une composante de l’âme. Cette composante qui est en quelque sorte la composante unificatrice et centripète du double invisible est appelé le KA, et il joue après la mort physique, le rôle d’un corps, composante d’unicité, dont la caractéristique est d’être stable et résistante. C’est la partie la plus condensée de l’âme, l’âme pouvant être vue comme l’être invisible. Le KA a été identifié avec le corps vital, le prâna-çarira des hindous, bien que cela ait été récemment controversé. On pourrait le traduire comme le double éthérique du corps physique, corps subtil, qui ressemble étrangement au corps physique tout au long de la vie terrestre.
Certains l’ont vu à tort comme immatériel; en fait, il est d’une matière plus subtile, invisible, mais qui reste sensible.

Le moi individuel, le nuk, s’identifie après la mort à ce KA, alors que durant l’incarnation, le nuk se voyait corps physique. Si après la mort, c’est le KA qui seul peut assurer une cohésion de l’être, alors il faut tout faire pour préserver le KA. Sa disparition ou son
éclatement constitue ce qu’on appelle la seconde mort. Pour préserver le KA, la conservation du corps physique est vue comme
nécessaire, du fait que le KA a l’habitude de la même forme. Cela permet au KA de résister plus facilement à la tendance centrifuge des autres composantes de l’âme, qui sont dirigées vers la périphérie du Cosmos, et donc ont des tendances explosives. Bien que le KA ne puisse plus se réfugier dans le corps de momie, l’action de ce corps se fait magiquement par l’effet d’une similitude
de forme, un effet d’apparence qui influence qualitativement le KA.

La deuxième composante de l’âme est KHAIBIT, «l’ombre», qui représente le substrat de tous les désirs élémentaires, des passions animales, des vices, des habitudes, etc. Le Khaibit est la portion corrompue de l’âme, celle qui court de très grands dangers dans l’Au-delà. Il peut être détruit, dévoré, enlevé, persécuté, et il peut prendre alors diverses apparences plus ou moins fantômatiques. Il correspond aux écorces de la tradition kabbaliste ou encore au sûkshma-çarira des hindous.
Le khaibit est lui aussi une composante matérielle subtile, qui peut correspondre à ce qui donne à l’être humain son allure radieuse ou assombrie, selon le degré de moralité de sa vie. Mais c’est aussi le siège de l’âme inférieure, soumise au corps.

L’âme est traditionnellement le BA, dont le siège est le coeur, IB en position intermédiaire entre les enveloppes matérielles et le pur esprit de l’être. Le BA est l’âme supérieure, ou intellectuelle et morale et le coeur est le symbole de l’intellect et de l’entendement rationnel. Ses décisions sont lucides, alors que celles du Khaibit sont conditionnées. BA et IB sont menacés par la seconde mort, vécue comme une altération de la conscience. Si la préservation du KA peut se contenter d’offrandes symboliques comme le corps de momie ou des représentations graphiques du corps physique, le BA a besoin d’offrandes plus matérielles, plus consistantes, qui sont habituellement représentées par des aliments solides : pain, fruits, volaille. Le BA est capable de toutes les métamorphoses, alors que le KA est plus sédentaire. Le BA se nourrit des formes avec une rapidité hors du commun. Mais il a besoin des formes. Il est comme un écran sur lequel se projette toutes les métamorphoses.
Sans formes, l’écran ne sert plus à rien.
Puis, en allant vers l’esprit pur, on trouve dans l’âme, le khu ou iakhu, qui représente l’esprit sanctifié et purifié, qui correspond
au manas des hindous, au mental proprement dit. C’est la partie de l’âme qui contrebalance le khaibit, plus instinctif. Le iakhu est capable d’autonomie par rapport au corps physique ou au KA, et c’est lui qui fournit au BA un grand nombre de projections
qui sont comme les résultats de raisonnements. Le iakhu est aussi la pensée, et c’est le lieu de l’Initié, car l’initié doit sanctifier ce manas afin qu’il ne soit plus producteur d’erreur de raisonnement et que l’influence intentionnelle qu’il produit puisse éclairer le BA.

Au dessus, on trouve le SAHU, le corps glorieux, que les hindous appellent Buddhi. Ce buddhi est comme un corps intellectuel, comme le corps de gloire qui a reçu la consécration et la glorification. Il correspond à la Pierre philosophale des Alchimistes, et son aspect corporel n’est lié qu’au fait qu’il est comme un corps de doctrine, un ensemble théorique de matière verbale qui est l’état matériel le plus pur que l’être peut atteindre. Ce corps de doctrine est l’intelligence vive transformée en un corps, c’est-à-dire dans un ensemble d’éléments de raisonnement qui se maintient en équilibre stable et pacifique.
Par ce corps, le mental atteint alors un état hors de tout Devenir.
C’est pourquoi ce corps est vu comme le corps éternel de l’être. Il correspond au corps mystique des évangiles mais aussi au corps de Bouddha des bouddhistes et des hindous.

Il existe encore deux composantes de l’âme qui sont REN, le nom, qui est le nom secret et magique de l’être, nom qui est caché et que le mental doit finir par connaître. C’est un nom sacré. Puis il y a SEKHEM, la Volonté divine ou magique qui se déploie à travers tous les dieux, vus comme des influences théoriques qui s’incorporent à l’être humain.
Pour l’Egyptien, les dieux ne sont pas extérieurs ou intérieurs à lui. Ils sont comme des composantes qui expriment leur nature et que l’âme humaine doit apprendre à connaître et à maîtriser, afin de pouvoir atteindre l’état d’équilibre subtil.
C’est dans le livre des morts que l’on trouve par exemple une prière bien connue des chrétiens, ou du moins, l’inspiration de cette prière. Le livre des morts étant divisé en chapitres et en rubriques, c’est dans le chapitre 14 qu’on la trouve
Que vos noms soient sanctifiés
Ô Dieux, régulateurs des rythmes sacrés
Vous qui présidez au déroulement des Mystères !…
Ecoutez mes paroles :
«En vérité, les dieux sont honteux et confus
Lorsqu’ils voient mes iniquités ;
Mais sous les coups que portera à mes péchés
Le dieu de Vérité et de Justice
Mes souillures et mes tares disparaîtront !»
Ô dieu de Vérité et de Justice !
Détruis le Mal qui est en moi !
Fais disparaître ma Méchanceté, mes Crimes !
Balaie de mon coeur tout le Mal
Qui pourrait me séparer de toi,
Afin que je sois en paix avec toi !
Et toi, ô Seigneur des Offrandes,
Voici que je t’apporte ce qui te fera vivre,
Afin que, moi aussi, je puisse vivre !
Et le sentiment de honte dans ton coeur,
A cause de moi,
Détruis-le pour toute l’Eternité !

Comme on le voit, le schéma métaphysique de l’âme est extrêmement complexe et structuré, comme il l’est aussi dans les traditions que l’Egypte va influencer et notamment la tradition juive, mais aussi celle de la Perse, notamment avec le manichéisme.
Dans ce schéma, le iakhu, le sahu et le ren sont totalement immortels et la seconde mort ne peut pas les atteindre.
Comment alors l’âme peut-elle gérer la mort d’Osiris ?
La conséquence de la mort d’Osiris se trouve dans le dédoublement entre deux états opposés qui sont Horus et Seth, Osiris étant
placé entre les deux, mais dans un état déchu qui distingue entre les deux,
Horus d’un côté et Seth de l’autre. Horus est la dénomination commune des êtres individualisés, qui s’exprime par la fougue, l’orgueil, la fierté souveraine et l’égocentrisme. Il est un principe spirituel et il s’incarne comme l’égo de l’être. Il affecte un ton altier constant et son ambition est de venger son père Osiris.
Si Osiris est l’homme universel déchu, Horus est le fils vengeur de son Père. En tant que principe de l’individu, il se distribue à tout forme individuelle. C’est pourquoi on le trouve comme l’Horus des planètes, l’Horus des plantes, l’Horus des diverses couleurs, etc.
Il est le principe mâle, enthousiaste, qui affirme l’être dans son chemin sous l’individualité.

Seth est au contraire l’image des dieux déchus, ceux qui meurent en même temps qu’Osiris. Il est glacial, taciturne, haineux, d’une
intelligence profonde et incisive. C’est un moqueur impitoyable, qui traîne dans la boue tout ce qui est sacré dans la vie de l’homme. Ayant été castré par Horus, il est stérile et froid, objectif et très rationnel. Seth est le frère d’Osiris, mais un beau jour, il assassine Osiris et passe dans le camp des ennemis des dieux.
Il devient alors l’ami du Dragon des Abîmes, un monstre hideux qui est objet d’horreur et de dégoût pour les dieux.

Symboliquement, cet Abîme a ici le même rôle que celui de la Bible, représentant tout des possibilités de l’Absolu, mais dans un état sans ordre et sans logique, qui le rend impossible à approcher sur le plan qualitatif. C’est un puits sans fin de l’imagination laissée libre et à elle-même, sans réflexion et sans discernement.
Mais Seth a une qualité spéciale : il connaît tous les secrets des dieux. La dualité entre Seth et Horus apparaît comme une volonté
des dieux, comme si leur opposition était nécessaire à maintenir une position d’équilibre entre les deux, qui est comme le lieu où doit se fixer le BA.

Cette lutte des dieux est indispensable à maintenir la balance.
D’un côté, on a Horus, dynamisme créateur et transformateur qui parcourt toute la gamme des formes et préside au Devenir cosmique. De l’autre côté on a Seth, de tempérament sec, concentré, immuable, tendant vers une fixité centripète.
Seth représente le dieu de l’éternité et de l’Absolu, alors qu’Horus est le dieu du temps, des cycles et de l’être contingent enfermé dans une unique forme, qui est comme une limite. Horus est l’équivalent du Solve des Alchimistes, alors que Seth est le coagula. Horus est le Mercure et Seth est le Soufre.

Avant la chute d’Osiris, la balance établissait un rapport d’équilibre constant entre Horus et Seth, et ils n’étaient pas encore
des adversaires. Mais l’Homme Osiris chutant de sa divinité, cet équilibre initial a été faussé, obligeant alors à créer les conditions d’un nouvel équilibre, mais sous la forme d’un univers froid et momifié, où la spiritualité est stérile et où la haine s’exprime. C’est par le caractère cyclique de l’existence que la réincarnation est mentionnée comme l’échec de la résurrection. C’est aussi ce trait que l’on verra à travers les doctrines plus récentes. La religion de l’Egypte antique va donc privilégier la résurrection, voyant la réincarnation comme l’échec qui est la conséquence de celui d’Osiris.
C’est à travers le combat entre Horus et Seth, que Horus va s’emparer de l’éternité de Seth. Mais cela entraîne l’âme dans des hallucinations où elle rencontre des états plus ou moins rationnels qui sont alors démantelés par Seth, jusqu’à ce qu’elle parvienne à une sorte d’état surréaliste qui est celui de l’équilibre originel qui dépasse la cadre rationnel commun.

Dans le livre des morts, il semble que l’on ait la présence de deux ensembles, l’un antérieur à une révolte sociale qui s’est produite vers 2400 avant JC, et qui fait l’objet du papyrus de Leyde trouvé en 1909 par A-H. Gardiner. Au cours de cette révolte, les mystères ont été portés à la connaissance du peuple, alors qu’auparavant, seuls les rois et les grands initiés des temples pouvaient recevoir l’enseignement symbolique. Mais après cette révolution, selon les termes de A. Moret [4], les formules magiques ont été
déversées dans le peuple sans la compréhension exacte des mystères, faussant alors l’intérêt de cette magie et affaiblissant l’efficacité de l’initiation.

Si le livre des morts est principalement destiné à expliquer ce que l’âme vit durant sa sortie du corps lors de la mort physique, on trouve des chapitres qui peuvent être d’une origine plus populaire, ce qui rend difficile l’exégèse de ces chapitres.
La réincarnation représente l’une des possibilités de l’âme posthume et certains textes semblent y faire une allusion directe.

Moi, défunt, Osiris, je pénètre à mon gré soit dans la région des morts, soit dans celle des vivants sur la Terre, partout où me conduit mon désir! En vérité comme Râ, je vis après la mort jour après jour. Et de même que tous les jours Râ renaît de la veille, de même, je renais de la mort.
Regarde ! Je force mon chemin à travers la Terre ! Puissé-je, tel un enfant, renaître à la vie !
Mais c’est au chapitre 26 que l’on a une allusion directe à la dette ou à la conséquence du jugement.

Mon savoir visionnaire, je le dois à mon coeur Ib ! Ma puissance magique, je la dois à mon coeur Hati !
Hati signifie “ce qui est en avant”, et désigne la poitrine. Mais, dans les textes du Nouvel Empire, ce mot a désigné le coeur en
tant qu’organe physique, siège de la vie subconsciente et instinctive. l’Ib désignait alors le coeur conscient, actif et plein d’aspiration et de désir, qui était le siège de la conscience lucide et morale. Après la mort, l’Ib juge la vie terrestre du défunt en repassant toutes les images dans le BA, comme un film, le BA étant suffisamment rapide pour intégrer toutes les métamorphoses.
Puis, dans le temps, l’Ib a fini par disparaître à l’époque gréco-romaine, laissant alors le hati seul.Le Coeur, partie la plus centrale et la plus intime de l’être est le siège de la Destinée individuelle.
La destinée qui précède le moment donné, c’est-à-dire la totalité du passé et de ses potentialités mortes et épuisées représente Hati. C’est le siège du karma fixe.
La destinée future, qui se présente sous la forme de la pure possibilité, est Ib. Ib est donc l’ensemble de toutes les potentialités de l’être. Or la puissance magique dépend du savoir et donc du passé et appartient donc à Hati.
Et la vision prophétique liée au futur est donc celle de Ib, le visionnaire.
Dans les textes, le défunt demande à ce que Ib et Hati soient bien distingués, de façon à ne pas obturer le futur, à cause du passé.
C’est pourquoi le chapitre 26 débute par les versets :
Puisse mon coeur Ib se trouver à sa place ! Puisse mon cœur Hati se trouver à sa place !
Ce que redoute le défunt, c’est bien sûr Hati ! Il est le responsable du Karma, de la Dette, et c’est elle qui résulte du Jugement. Dans
le chapitre 28, on trouve encore :
Que mon coeur Hati ne soit pas substitué au coeur Ib !
En quoi consiste le Jugement ? C’est dans le chapitre 1 que l’on trouve la réponse.
J’arrive à présent pour mener le combat à tes côtés, ô Osiris ! Car je suis une de ces anciennes divinités qui, lors de la Pesée des
Paroles, font triompher Osiris de ses ennemis.
Le Jugement est un jugement des paroles, c’est-à-dire des actes verbaux que l’âme a fait défiler au cours de ses métamorphoses. L’âme ici s’identifie à Osiris et ses ennemis deviennent donc les ennemis d’Osiris, et aussi ceux d’Horus. Horus ne peut alors que défendre le défunt, à la façon d’un avocat. Or dans le monde inférieur, le défunt n’a plus de bouche, et il ne peut plus prononcer de paroles. C’est pourquoi, dans les chapitres 21 et 22, existent des incantations pour que le défunt retrouve les pouvoirs de la bouche, et donc la parole.
Que le pouvoir de ma bouche me soit restitué!
Le pouvoir de la parole est celui qui conduit à formaliser, c’est-à-dire à mettre en forme les possibilités. Ce pouvoir est celui de la dualité. C’est le pouvoir de faire durer l’opposition entre Seth et Horus, et c’est là une logique réellement réincarnationniste. Mais c’est aussi dans le chapitre 25 que la prière demande la restitution du Nom, et à travers lui, de sa mémoire.
Que mon Nom me soit rendu dans le grand Temple de l’Au-delà ! Que je garde le souvenir de mon Nom.
Enfin, pour achever ces citations, voici un extrait du long chapitre 42 :
"Je suis Horus qui parcourt des millions d’années. La Parole et le Silence sont équilibrés dans ma bouche…
Voici que j’ouvre les Portes du Ciel et que j’envoie des naissances vers la Terre. Et l’enfant à naître ne sera pas attaqué sur le
sentier qui mène vers la Terre. Je suis l’Hier. Je suis l’Aujourd’hui. Des générations innombrables."

Ainsi, l’Egypte ne nie en rien la réincarnation et tout le processus lié au mystère de la mort vise à réintégrer l’âme dans une incarnation nouvelle, dans laquelle elle pourra librement arborer n’importe quelle forme, en changer à volonté.
Mais pour y parvenir, elle est obligée de retrouver en elle ce qu’il y a de constant, afin de ne pas se laisser entièrement piéger dans les formes, par un oubli de sa réalité éternelle. Or c’est bien par abandon de la conscience éternelle qu’Osiris est tombé dans la mort. Alors, les incarnations donnent lieu à des jugements d’évaluation du niveau de conscience de chaque âme, chaque conscience devant manifester sa reconnaissance des dieux vus comme des principes immuables et qui sont les caractéristiques même de l’âme. Pour parvenir à redécouvrir son nom secret, l’âme du défunt doit d’abord affronter les éléments inconscients qui sont les démons
et elle doit aussi identifier les formes alliées. Puis, cheminant vers le lieu du jugement, le coeur, elle doit s’en sortir victorieuse. Ayant retrouvé sa nature de gloire, l’âme peut à nouveau dérouler les métamorphoses à l’infini.
Ces métamorphoses sont des incarnations libres et qui se déroulent à vive allure, alors que les incarnations des cycles mortels sont le témoignage d’une âme au ralenti et qui a oublié ses composantes antérieures, sans lesquelles elle n’a pas de maîtrise."

Voilà; fin de ce très beau passage extrait des réflexions de Jean ILIBADE.


Dernière édition par GERARDMENVUSSA le Jeu 14 Avr - 15:50, édité 1 fois
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lavatar

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MessageSujet: Re: LA REINCARNATION CHEZ LES EGYPTIENS   LA REINCARNATION CHEZ LES EGYPTIENS I_icon_minitimeJeu 14 Avr - 15:17

rabbit mon cher GG

je vois en toi un certain effort pour passer quelques messages
et venir dans les dialogues et je t'en felicite !
meme si nous n'avons pas les memes orientations
ainsi que les memes expériences de vies !
crois bien que je lis tes posts !
meme si je l'avoue certains sont trés longs !
le chemin ce fait pour nous tous dans des sens différents
mais l'important est de pouvoir ouvrir toutes les portes
plus le choix est grand plus les personnes se sentent bien !
bien à toi GG.
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la chouette

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MessageSujet: Re: LA REINCARNATION CHEZ LES EGYPTIENS   LA REINCARNATION CHEZ LES EGYPTIENS I_icon_minitimeJeu 14 Avr - 16:03

Que répondre à une encyclopedie?

Que je préfererais chercher avec toi des réponses aux questions que tu te poses. Parceque tu te poses des questions, n'est ce pas?
Je préfererais parler à l' homme plutôt qu'au livre, car le livre ni ne pense, ni ne répond.
Je t'attend avec impatience, nous avons beaucoup à échanger, mais pas nos références.


Atres bientôt.
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MessageSujet: Re: LA REINCARNATION CHEZ LES EGYPTIENS   LA REINCARNATION CHEZ LES EGYPTIENS I_icon_minitime

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